Comportement des vététistes
La façon dont nous faisons du vélo est simplement une autre façon de protéger notre droit de faire du vélo sur le domaine public.
L'impact environnemental le plus important des sports de plein air basés sur les sentiers est lié à la conception, à la construction, à l'entretien et à la fréquence d'utilisation des sentiers [2, p. 137 s.]. L'augmentation générale de la pratique des activités de plein air accroît la pression sur les infrastructures et donc sur la nature. Chaque utilisateur peut apporter une contribution positive à la protection de la nature. Il ne faut pas partir du principe que les vététistes nuisent plus à l'environnement que les autres usagers des chemins. Les vététistes peuvent contribuer à la protection de la nature en adoptant une technique de conduite précise, en respectant la faune et la flore et en choisissant une randonnée appropriée.
Principes de base
Le lieu de la randonnée choisie détermine en grande partie dans quelle mesure la flore et la faune seront perturbées. Le comportement sur le chemin a une influence sur le stress auquel la faune sauvage est soumise, sur les travaux d'entretien nécessaires, sur l'érosion et sur la taille de la surface utilisée par les vététistes (p. ex. largeur du chemin ou raccourcis).
La planification des excursions joue un rôle essentiel dans la protection de la nature. Alors que certaines zones se prêtent bien aux activités de loisirs, les zones protégées offrent un refuge important à la flore et à la faune, où elles sont exposées à un minimum de perturbations. Le fait de rouler/marcher en dehors des sentiers et de construire et d'emprunter des sentiers informels a une influence particulièrement négative sur l'environnement.
Les perturbations de la faune sauvage par des activités dans la nature peuvent avoir des conséquences importantes. En général, les activités de loisirs ont une influence sur les conditions de vie et le comportement des animaux en ce qui concerne l'utilisation de l'espace, la condition physique, la reproduction, le budget énergétique et le temps. Georgii [3], par exemple, donne un aperçu plus approfondi de cette thématique.
La technique de conduite et le comportement sur un chemin ont une influence sur la sécurité, la cohabitation avec les autres usagers du chemin et, enfin, sur l'environnement. Une technique de conduite insuffisante contribue à long terme à la dégradation des chemins. Il est de la responsabilité de chaque vététiste d'apprendre la bonne technique et d'évoluer sur des itinéraires/aménagements d'une difficulté raisonnable. Si les chemins deviennent trop difficiles, la fréquence de freinage augmente et la roue arrière peut se bloquer plus souvent. En outre, cela peut amener les coureurs à s'écarter ponctuellement du chemin pour contourner les difficultés. Les aspects techniques de conduite importants pour préserver le parcours sont, entre autres, le regard vers l'avant, le maintien de l'équilibre et une technique de freinage appropriée.
Les zones et surfaces protégées et dignes de protection doivent être prises en compte lors de la planification d'une randonnée.
En particulier lors de l'utilisation d'itinéraires téléchargés sur des applications de tracking, il convient de se procurer des informations sur les réglementations légales, les surfaces et les zones protégées et d'en tenir compte. Il s'agit notamment de tenir compte des zones protégées (pour la faune) pendant les saisons sensibles que sont l'hiver et le printemps.
Il est recommandé d'utiliser le réseau officiel de sentiers, car les zones dignes de protection ont déjà été prises en compte lors de la planification. Avec la plate-forme "La Suisse à VTT", Suisse Mobile propose des informations sur des itinéraires de qualité contrôlée et bien balisés.
Il s'agit d'utiliser l'infrastructure VTT officielle et de ne pas rouler "à travers champs".
Les plantes subissent des dommages considérables lorsque l'on fait du vélo hors des sentiers battus. Après avoir été piétiné ou roulé 50 fois seulement, un sol forestier auparavant intact a besoin d'environ 19 mois pour retrouver son état initial [10, p.195].
De plus, l'abandon des sentiers favorise la propagation d'espèces invasives (c'est-à-dire exotiques et nuisibles), ce qui peut avoir un impact négatif sur l'écosystème local.
La faune en pâtit également. Les animaux s'habituent dans une certaine mesure aux visiteurs de loisirs aux mêmes endroits dans la nature. Si ces chemins sont abandonnés, les animaux sont davantage dérangés [3, p. 40 et suivantes].
Il faut éviter de faire du vélo au crépuscule et la nuit, car cela peut avoir de graves conséquences pour les animaux sauvages.
Lorsque les animaux sont dérangés par les visiteurs de la forêt, ils dépensent beaucoup d'énergie. Pour cela, ils ne doivent pas nécessairement prendre la fuite, il suffit que leur fréquence cardiaque augmente fortement et souvent. Il faut faire particulièrement attention au crépuscule et pendant la nuit [3, p. 42 et suivantes] :
Les animaux réagissent déjà à l'utilisation accrue de la nature par des changements de comportement. Entre autres, les heures de prise de nourriture se déplacent vers le crépuscule et la nuit afin d'éviter les dérangements par les visiteurs de la forêt ou les "ennemis". Les perturbations dues aux activités durant cette période réduisent encore les possibilités de phases actives des animaux et de leur habitat.
En raison de l'arrivée précoce du crépuscule pendant la saison froide, il est particulièrement tentant de faire un "tour de fin de journée" en VTT malgré l'obscurité qui s'installe. Mais c'est justement en hiver que les conséquences des dérangements à ces heures de la journée sont particulièrement désastreuses. Le métabolisme des animaux sauvages est alors ralenti et l'absorption de nourriture est généralement plus difficile. Les conséquences d'un dérangement à cette période de l'année peuvent aller jusqu'à la mort de l'animal [3, p. 42 et suivantes].
Lors de randonnées par temps de pluie, il faut faire attention à la nature du sol lors de la planification et de la pratique du vélo. Si la surface est boueuse et qu'il y a des trous d'eau, il faut interrompre le tour prévu ou se rabattre sur des chemins stabilisés.
Dans des conditions humides, la nature du sol joue un grand rôle dans l'impact environnemental des activités de VTT. Les sorties devraient être planifiées de manière à ce qu'elles se déroulent sur un sol aussi ferme que possible. Souvent, la nature d'un chemin n'est visible que sur place. Les chemins boueux et riches en flaques d'eau devraient être évités, car le passage sur ceux-ci peut entraîner des ornières, une accumulation d'eau plus profonde et des dommages aux plantes proches du tracé. A long terme, cela entraîne un mauvais écoulement de l'eau et une érosion accrue.
Un tour doit être choisi en fonction des capacités de chacun.
Ce n'est pas seulement pour des raisons de sécurité qu'il faut adapter une randonnée à son niveau de conduite. Un mauvais comportement de freinage, par exemple lorsque la roue arrière se bloque, peut élargir le chemin et favoriser l'érosion sur le sentier. De plus, il est moins fréquent de contourner des obstacles trop difficiles ou des passages hors sentier. La règle générale est de contrôler son VTT de manière à toujours être en mesure de s'arrêter à portée de vue. Il faut également tenir compte du fait que la difficulté d'un sentier peut varier en fonction des conditions météorologiques.
Un trajet respectueux de l'environnement et du climat a une influence considérable sur l'impact environnemental du VTT, que ce soit pendant les vacances ou pour les loisirs de proximité.
Il est plus écologique de voyager en train ou en bus que de venir avec sa propre voiture. Si cela n'est pas possible, il est recommandé de venir en groupe avec le moins de voitures possible et de faire le voyage en "covoiturage" avec plusieurs personnes dans une seule voiture. Dans les environs proches, le voyage aller et retour avec son propre vélo peut ménager la nature et contribuer positivement au facteur expérience.
L'assistance au transport par hélicoptère (hélibiking) est nuisible à l'environnement à bien des égards (bruit, émissions de CO2).
En matière de consommation, il est également recommandé de veiller à la production régionale et de savourer des délices régionaux. Les marchandises livrées spécialement peuvent avoir parcouru un plus long trajet et augmentent l'empreinte d'un voyage.
Par temps de gel et de dégel, il convient de prêter une attention particulière à la nature du sol. Si les roues prennent de la boue ou si des ornières sont visiblement visibles, il faut interrompre le trajet.
Lorsque les températures baissent, le gel fait geler l'humidité du sol. Comme l'eau se dilate en gelant, la composition du sol change. Le dégel transforme la glace solide et étendue en eau et crée davantage de cavités dans le sol. En cas de charge mécanique ponctuelle, la structure aérée du sol se transforme en boue et la composition du sol est modifiée de manière négative, même à basse altitude. Cela entraîne non seulement des ornières à court terme, qui doivent être éliminées par des travaux d'entretien, mais peut également entraîner à long terme une moins bonne évacuation de l'eau du chemin et le rendre impraticable.
Une conduite et une vitesse adaptées à proximité des animaux en pâture témoignent d'un comportement respectueux.
Une cohabitation respectueuse implique aussi de toujours fermer les barrières à bétail derrière soi.
Il convient d'être particulièrement prudent lorsque les veaux et les mères sont gardés sur une même surface de pâturage. En raison d'un instinct de protection prononcé, les animaux peuvent rapidement être stressés et devenir agressifs. Il est conseillé de garder ses distances et de ne jamais s'interposer entre le veau et la vache. Des panneaux verts indiquent qu'il s'agit d'un élevage de vaches mères.
Tout ce qui a été apporté lors d'une excursion doit être ramené à la maison ou éliminé de manière appropriée, y compris les déchets biodégradables et les mouchoirs en papier.
Dans certaines conditions, par exemple en montagne, le processus de décomposition peut être considérablement ralenti. Par exemple, les mégots de cigarettes mettent jusqu'à environ 7 ans à se décomposer, les peaux de bananes jusqu'à environ 2 ans et les mouchoirs en papier jusqu'à environ 5 ans.
Il faut en outre veiller à utiliser, dans la mesure du possible, des installations sanitaires pour faire ses besoins. Si cela n'est pas possible, il faut veiller à respecter une distance suffisante par rapport aux cours d'eau et à enfouir les déjections. En général, les excréments sont naturels et se décomposent. Mais elles peuvent aussi "véhiculer une quantité de contenus inesthétiques. En effet, elles contiennent, pour simplifier, tout ce que notre corps ne peut pas digérer ou qu'il souhaite simplement éliminer très rapidement. C'est pourquoi on trouve dans les matières fécales d'innombrables bactéries, virus, bacilles, parasites et autres vilaines choses. Les choses deviennent particulièrement désagréables lorsque des agents pathogènes voyagent et arrivent dans des régions où ils ne sont pas vraiment chez eux" [8].
Les aliments humains ne sont pas adaptés à l'alimentation animale.
Les animaux sauvages sont le moins dérangés si, lorsqu'on les aperçoit, on ne s'arrête pas ou qu'on ne les fait pas fuir, mais qu'on continue à rouler calmement et lentement.
Les raccourcis, même les petits contournements (p. ex. un virage en épingle ou une flaque d'eau), causent des dommages à long terme à la nature. Il faut rester sur le chemin prévu.
L'un des objectifs de la construction et de l'entretien des chemins est de les aménager de manière à ce qu'ils soient respectueux de l'environnement et qu'ils soient attrayants et sûrs pour l'utilisation prévue.
En ne respectant pas le design du trail ou en le contournant ponctuellement, le chemin s'élargit inutilement et devient plus vulnérable à l'érosion. l'érosion- et des dégâts des eaux. Les sentiers qui s'élargissent en raison de l'érosion par les visiteurs constituent une forme d'impact environnemental "évitable". Les chemins plus larges libèrent également des quantités beaucoup plus importantes de sol, qui peut être érodé par le vent ou l'eau [9, p. 95].
Les raccourcis qui empiètent sur des espaces naturels intacts fragmentent davantage l'habitat de la faune sauvage et l'absence d'un drainage bien pensé provoque des dégâts considérables sur le raccourci et ses environs. Après seulement 50 passages, il faut environ 19 mois pour qu'un sol forestier intact retrouve son état initial [10, p. 195].
Dans l'ensemble, il peut être plus difficile pour les autres usagers de suivre le tracé imaginé. Outre l'impact sur la nature, cela entraîne un risque accru d'accident.
Une conduite techniquement propre préserve la route et protège l'environnement. Cela implique de freiner et de prendre des virages de manière à ce que la roue arrière ne se bloque pas.
Si un chemin est emprunté avec une mauvaise technique de conduite, cela peut causer des dommages considérables sur une longue période. Par exemple, le "drift/skidding" élargit et use rapidement les virages. Dans ce cas, il est de la responsabilité du conducteur de freiner de manière sûre et contrôlée avant même le virage, en actionnant les deux freins avec un léger pompage (ou modulation/ressort). Si, sur un chemin, il n'est pas possible de freiner sans que la roue arrière ne se bloque, il se peut que le parcours choisi soit trop difficile. Des cours de technique de conduite peuvent ici apporter une contribution supplémentaire précieuse et consolider ces techniques ainsi que d'autres pour une conduite sur chemin et respectueuse de l'environnement.
Il convient de respecter les fermetures officielles des chemins, les restrictions temporelles/ saisonnières et les panneaux d'information.
Lors de la planification d'un réseau de sentiers, des facteurs environnementaux importants jouent un rôle. Si un chemin est officiellement fermé, il ne peut pas non plus être emprunté. A certaines périodes (comme les périodes de reproduction/d'accouplement et de mise bas spécifiques aux espèces), les animaux ont besoin d'une protection particulière. Dans ce cas, les restrictions temporelles peuvent, si elles sont respectées, protéger les animaux d'un stress excessif et éviter ainsi éventuellement la fermeture générale d'un itinéraire/d'une installation.
Les travaux d'entretien contribuent au respect de l'environnement et à l'expérience de conduite. En participant bénévolement à des manifestations de bénévoles, les responsables de sentiers sont soutenus dans leur travail.
En tant que bénévole, il est possible d'acquérir des bases importantes sur les chemins durables et d'entretenir ses propres parcours. Pour cela, il est impératif de prendre contact avec le responsable des sentiers et de ne pas agir de manière autonome.
Il est interdit de modifier les chemins de son propre chef.
Les nouveaux éléments du sentier représentent un risque pour les autres usagers, notamment en raison de leur imprévisibilité ou de leur changement de difficulté. Ils peuvent ainsi entraîner davantage de contournements hors du chemin. De plus, ils mettent en danger l'évacuation des eaux prévue et aménagée.
La construction de chemins non officiels nuit gravement à l'environnement et peut entraîner à long terme la fermeture d'autres chemins.
La recherche montre que les sentiers non officiels peuvent être créés très rapidement, la végétation et la charge du sol étant presque maximales la première année. La fermeture de ces sentiers est difficile et la poursuite de l'exploitation peut amplifier les effets. Si la restauration est effectuée correctement, il faut entre cinq et plus de quinze ans pour retrouver les conditions naturelles [9, p. 96].
Les constructeurs et les concepteurs de sentiers s'assurent que les itinéraires et les installations conduisent les vététistes là où ils n'ont pas d'effets néfastes sur la nature, que le processus de construction ou de partage a le moins d'impact possible sur les randonneurs et que les itinéraires et les installations ont une longue durée de vie. Les sentiers qui provoquent l'érosion, mettent en danger les plantes ou les animaux, ou favorisent la propagation d'espèces invasives, menacent à long terme les droits d'accès de certaines zones à des fins récréatives [11, p. 165].
La flore et la faune invasives (c'est-à-dire étrangères et nuisibles à la région) peuvent mettre en danger la biodiversité locale, c'est pourquoi le VTT, les vêtements et les chaussures doivent être nettoyés après chaque sortie.
Marion et Wimpey, entre autres, ont étudié cette question. [9, S. 98].
[2] P. Webber, «Managing User Conflict», in Managing Mountain Biking: IMBA`s Guide to Providing Great Riding, International Mountain Bicycling Association (IMBA), Hrsg. 2007, S. 135–161.
[3] B. Georgii, «Auswirkungen von Freizeitaktivitäten und Jagd auf Wildtiere», Bayer. Akad.f. Naturschutz u. Landschaftspflege, Bd. Laufener Seminarbeitr. 1/01, S. 37–47, 2001, Zugegriffen: Sep. 28, 2021.
[5] M. Carroll, «Freeze Thaw», Jan. 23, 2019.
[6] «Weidetafel ‹Mutterkühe›», bul.
[7] «Verrottungsdauer von Abfällen», Alpenverein, 2020.
[8] «Kacken im Wald: So gehst Du im Wald auf Toilette», Bergfreunde, 2018.
[10] U. Goeft und J. Alder, «Sustainable Mountain Biking: A Case Study from the Southwest of Western Australia», J. Sustainable Tour., Bd. 9, Nr. 3, S. 193–211, Sep. 2001.