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Planification de l'espace et du réseau de sentiers

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Le meilleur guidage des visiteurs est celui où les visiteurs ne se rendent pas compte qu'ils sont guidés.

Le VTT est devenu un sport de masse et le besoin d'infrastructures attrayantes ne cesse de croître. De plus, en raison des futurs défis climatiques, les VTTistes deviennent un groupe cible de plus en plus important pour le tourisme à moyenne altitude [1, p. 117 et suivantes], [2, p. 52]. "Dans les régions / zones à utilisation intensive, le défi consiste à mettre à la disposition des vététistes un réseau de chemins varié et attrayant, tout en offrant à la nature et à l'environnement suffisamment de protection et d'espaces libres" [3, p. 15]. Une planification du réseau de sentiers permet de coordonner la gestion de ce défi.

 

 

Pour guider les visiteurs, il est essentiel de définir des mesures qui tiennent compte de manière équilibrée des intérêts d'utilisation et de protection. Une analyse détaillée et une offre d'infrastructure attrayante et adaptée aux besoins qui en résulte permettent de guider et de canaliser activement les vététistes. Cela permet d'éviter les effets négatifs tels que la traversée inconsciente de zones protégées ou la création de "chemins sauvages".

 

 

Dans les cantons, il existe différents services spécialisés dans les questions environnementales. Dans le cas idéal, les cantons (en général les services de la mobilité douce et/ou l'office de l'aménagement du territoire) coordonnent les compétences et les acteurs ainsi que les instruments de planification, les procédures d'autorisation et la mise en œuvre des mesures de construction d'infrastructures VTT. Dans certains cantons, les instruments de planification et les procédures d'autorisation sont consignés dans des aides de travail ou des manuels sur la base de la législation cantonale. Dans les explications suivantes, l'accent a été explicitement mis sur les facteurs touchant à la nature, afin de promouvoir un développement respectueux de l'environnement.

 

Le service cantonal compétent en matière de mobilité douce et/ou l'office de l'aménagement du territoire doivent impérativement être impliqués dans la planification du réseau de chemins et de son utilisation, dans la planification de nouvelles constructions ainsi que dans les mesures impliquant des adaptations architecturales allant au-delà de l'entretien ordinaire.

Principes de base

Le service cantonal compétent en matière de mobilité douce et/ou l'office de l'aménagement du territoire doivent impérativement être impliqués dans la planification du réseau de chemins et de son utilisation, dans la planification de nouvelles constructions ainsi que dans les mesures impliquant des adaptations architecturales allant au-delà de l'entretien ordinaire.
  • En ce qui concerne le développement d'infrastructures spécifiques au VTT, les principales étapes sont les suivantes :

     

    - le déclencheur/l'idée,

    - l'analyse des bases,

    - le concept général/plan directeur,

    - le concept concret,

    - la procédure formelle (instruments de planification et procédure d'autorisation),

    - la mise en œuvre et

    - l'exploitation ( y compris, le cas échéant, le développement ainsi que les adaptations selon le monitoring des visiteurs).

     

    La nature exacte et le coût de la planification dépendent de la taille du projet, ainsi que des conditions-cadres et des procédures prévues par la loi. Les aspects les plus importants sont brièvement décrits ci-dessous. L'OFROU, Suisse Rando et Suisse Mobile proposent des explications plus détaillées dans leur "Aide à la décision concernant la coexistence et le désenchevêtrement" [4, p. 13 et suivantes] ainsi que, pour le thème des installations VTT en particulier, le Bureau de prévention des accidents [5, p. 9 et suivantes].

     

    Alors que l'élément déclencheur donne l'impulsion à la planification, l'analyse rassemble les bases existantes en matière d'aménagement du territoire ainsi que toutes les informations pertinentes. Une attention particulière est accordée à la région, à sa topographie et à sa géographie, ainsi qu'à l'ensemble du réseau de sentiers et aux besoins et souhaits des utilisateurs. Du point de vue environnemental, les bases légales (p. ex. la loi sur les forêts, la loi sur la protection des eaux et la loi sur la protection de la nature et du paysage), les plans sectoriels et les plans directeurs (partiels), les inventaires, les plans d'affectation, les zones de protection et les restrictions d'utilisation jouent un rôle important.

     

    La planification spécifique au VTT s'oriente notamment en fonction des zones protégées (par exemple protection des eaux, de la nature ou des marais), des paysages et des monuments naturels (IFP) ainsi que des habitats de la flore et de la faune et se penche en outre activement sur d'autres domaines dignes de protection. Il est ainsi possible de définir certaines zones à éviter pour des raisons de protection de la nature, ainsi que des zones dans lesquelles une bonne offre est mise à la disposition des vététistes.

     

    Le concept général/plan directeur s'occupe essentiellement d'un concept stratégique non contraignant pour la mise en œuvre spatiale. Il présente l'infrastructure VTT existante et développe une stratégie future pour un concept de sentiers de la région. Les stratégies de détente ou d'utilisation existantes des régions et des destinations facilitent ici l'analyse des groupes cibles et améliorent la qualité de l'offre. Le concept général doit toujours être coordonné avec toutes les parties prenantes. Les concepts généraux et les plans directeurs sont toutefois des instruments de planification informelle. Ils ne déploient aucun effet juridique, ni pour les autorités ni pour les propriétaires fonciers.

     

    Ce n'est qu'à l'issue d'une procédure formelle que le concept concret devient contraignant pour les autorités et est intégré dans les plans officiels (pour plus d'informations sur la planification formelle et informelle, voir "Aide à la décision sur la coexistence et le désenchevêtrement" [4, p. 14]).

    Un concept de canalisation des visiteurs peut être à la fois le déclencheur et une partie du concept spécifique au VTT. En résumé, il est essentiel pour la canalisation des visiteurs au niveau de l'aménagement du territoire [6, p. 17 et suivantes] :

     

    - de planifier l'ensemble de l'espace (afin de ne pas déplacer la pression des utilisateurs vers les espaces voisins),

    - orienter les flux de visiteurs à long terme grâce à des offres attrayantes et adaptées aux groupes cibles

    - et de concilier la protection de la nature et la fonction récréative de la forêt à l'aide d'une séparation fonctionnelle des zones d'exploitation active et des zones naturelles (éventuellement limitée dans le temps).

  • Une stratégie VTT à grande échelle, sous la forme d'une carte de développement orientée vers l'avenir, doit mettre en évidence les zones d'exclusion et surtout l'espace d'aménagement pour un éventuel développement de l'offre.

    L'analyse des zones à protéger offre une base pour les zones dans lesquelles aucun développement de l'offre n'est prévu, tandis que les relevés spécifiques au VTT indiquent les zones possibles pour un développement de l'offre. Si les périmètres régionaux ne correspondent pas à l'espace fonctionnel, une communication transfrontalière est particulièrement importante.

     

    Le concept général doit se référer aux stratégies de destination touristique existantes ainsi qu'à la stratégie des régions voisines et aux stratégies de loisirs de proximité interrégionales afin de créer une offre adaptée au groupe cible.

    Les stratégies et les visions de destination indiquent les futurs groupes cibles. Les stratégies de loisirs de proximité développées par les communes ou les régions avec une collaboration interrégionale règlent une offre adaptée aux besoins en ce qui concerne le groupe cible et la demande. Cela permet également de s'assurer que toutes les destinations voisines ne développent pas la même offre.

  • Une coordination active du développement du VTT favorise une utilisation respectueuse du paysage et de la nature.

    L'étude actuelle de Sport Suisse [7] ainsi que l'évolution des chiffres de vente montrent une tendance claire vers un nombre croissant de personnes pratiquant le VTT. Seul un développement coordonné d'infrastructures VTT attrayantes et suffisantes permet de concilier à long terme les objectifs sociaux et de protection de la nature. Outre la gestion active des visiteurs, la construction et l'entretien professionnels des sentiers conduisent à long terme à une meilleure compatibilité avec l'environnement.

     

    Lors d'une évaluation des besoins, la zone de chalandise doit toujours être considérée dans son ensemble.

    Lors de la planification, il faut penser en termes d'espaces fonctionnels et pas uniquement en termes administratifs. L'analyse spatiale comprend les chemins de VTT et de randonnée officiels et non officiels ainsi que les autres infrastructures routières et de transport (transports publics, remontées mécaniques).

    Une offre globale et coordonnée peut couvrir un plus grand groupe cible de vététistes, sans créer une offre excédentaire utilisée de manière sporadique ou se faisant concurrence. Une vision à grande échelle permet également d'évaluer l'impact de certains itinéraires, pistes ou installations sur la région.

     

    Un itinéraire ou un aménagement ne doit jamais être considéré ou planifié de manière isolée, mais toujours en relation avec l'ensemble du réseau de sentiers, l'offre spécifique au VTT et les infrastructures complémentaires.

    Il s'agit d'analyser les flux d'usagers existants et éventuellement nouveaux sur l'ensemble du réseau de chemins et de les intégrer dans la planification à grande échelle. L'infrastructure existante (par exemple le concept de circulation des pistes cyclables), utilisée pour atteindre les points de jonction ou les liaisons de transport, en fait également partie. Si, par exemple, un bike park est créé dans une région située en altitude, on cherche souvent un chemin approprié pour rejoindre la vallée. Ces lignes et d'autres "Desire  lines" devraient être prises en compte dès la planification à grande échelle afin de canaliser les visiteurs, de les guider avec une offre attrayante et d'éviter la création de flux d'utilisateurs non souhaités.

     

    Il faut éviter autant que possible de séparer/dissocier les chemins de VTT et de randonnée afin de ne pas empiéter davantage sur la nature.

    Si davantage de chemins sont disponibles pour une utilisation commune, il y a une meilleure répartition des vététistes et moins de conflits avec l'environnement. Les adaptations professionnelles et ciblées des chemins dans la conception sont généralement minimes et peuvent encourager et soutenir la cohabitation avec d'autres groupes d'utilisateurs. Un bon exemple est le canton des Grisons, où les VTTistes sont en principe autorisés sur les chemins de randonnée. Grâce à une meilleure répartition et à une offre plus importante, les déviations ou les directives sont mieux acceptées. Si l'infrastructure est en outre complétée par une offre spéciale (p. ex. une installation signalisée) pour les vététistes, les visiteurs peuvent être orientés et canalisés en douceur. Dans ces processus, il est important d'impliquer le plus grand nombre possible de groupes d'intérêt afin d'éviter les conflits potentiels. Un désenchevêtrement par des chemins parallèles peut être une variante respectueuse de l'environnement.

     

    Si des mesures de construction sont prévues sur de nouveaux chemins dans des zones sensibles, les mesures de compensation nécessaires sont déjà examinées à ce stade et, si possible, définies.

    La LPN (art. 18 1ter) réglemente la gestion des atteintes aux habitats dignes de protection.

    Le principe suivant s'applique :

    1. la meilleure protection possible des zones à protéger contre les risques d'explosion

    2. Restauration locale avant

    3. un remplacement approprié (compensation) (l'OFEV et l'OFEFP [8] fournissent des informations complémentaires).

     

    Il s'agit de planifier les installations de préférence dans des zones pré-exploitées ou utilisées de manière intensive et déjà aménagées pour le tourisme.

    Cela permet d'éviter de perturber ou de fragmenter davantage les habitats intacts/non pollués. Des pistes proches les unes des autres réduisent en outre la taille des zones contaminées et répondent au principe de concentration de l'aménagement du territoire (comme dans un bike park par exemple).

     

    Les voies de communication historiques (IVS) doivent être prises en compte lors de la planification. Si un chemin est placé sur une voie IVS, il faut s'assurer de la bonne gestion de la structure de la voie.

    "Lors de mesures de construction, il faut tenir compte des aspects de protection du patrimoine" Des informations complémentaires sur le monitoring des visiteurs peuvent être trouvées entre autres dans : Outdoor Sports Infrastructure Planning - Hiking and Mountain Biking [9], et Besuchermonitoring - Ein Überblick über Methoden und Anwendungsbereiche [10]. La préparation et l'entretien des sentiers STI doivent se faire avec ménagement et respecter les consignes de conservation de la voie de communication historique. Si, en outre, la planification repose ici aussi sur une analyse minutieuse des zones à protéger, l'utilisation de ces chemins peut réduire la construction de nouvelles infrastructures.

     

    Un concept de transport ou une bonne connexion de l'infrastructure VTT avec les transports en commun réduit les émissions de CO2 lors du trajet aller et retour. Un transport de vélos sans obstacles est déterminant à cet égard.

    Lors de la planification d'offres d'infrastructures VTT dans le domaine des loisirs de proximité et du tourisme, il convient de garantir des possibilités d'accès à vélo respectueuses de l'environnement ainsi que des liaisons avec les transports publics.

     

    Dès la planification du projet, il faut s'assurer que des ressources humaines et financières sont disponibles pour l'entretien et l'exploitation. Il faut également prévoir des provisions pour le démantèlement et la renaturation (revers de démantèlement).

    L'élaboration d'un concept d'entretien pendant la planification montre les futures compétences, les responsabilités et la planification budgétaire.

  • Une canalisation réussie des visiteurs repose sur une offre attrayante de suffisamment d'itinéraires et d'installations officiels, signalisés et adaptés aux groupes cibles.

    La planification doit se faire selon le principe du bottom-up, en mettant l'accent sur le groupe cible.

    Si l'offre ne touche pas le groupe cible souhaité, elle ne sera pas utilisée. "Desire  lines" et le feedback des motards locaux sont également déterminants et doivent impérativement être intégrés dans le processus.

    Il faut en outre tenir compte de l'évolution du marché du VTT ou de l'évolution future des besoins. L'infrastructure VTT doit être attractive à long terme et le réseau de chemins doit également satisfaire les générations futures.

     

    Lors de la planification du réseau de sentiers, les interdictions d'infrastructures VTT existantes devraient être le dernier recours/ Ultima Ratio.

    Les fermetures et les interdictions de circuler sans offre alternative peuvent déplacer les problèmes vers des zones ou des voies adjacentes. Les obligations et les réglementations temporelles peuvent éviter la fermeture d'un chemin. La gestion supérieure des visiteurs doit être prise en compte dans la réflexion sur les interdictions.

     

    Le monitoring périodique détecte les changements dans l'utilisation de l'infrastructure spécifique au VTT et permet d'adapter les stratégies d'orientation des visiteurs.

    Le monitoring actif des visiteurs à l'aide de stations de comptage montre aussi bien la situation actuelle que l'évolution des besoins d'une région. Pour plus d'informations sur le monitoring des visiteurs, voir entre autres : Outdoor Sports Infrastructure Planning - Hiking and Mountain Biking [9], et Besuchermonitoring - Ein Überblick über Methoden und Anwendungsbereiche [10].

     

    Les contenus et les mesures de marketing doivent être coordonnés dans le temps et avec le processus de développement de l'infrastructure.

    Un concept de communication élaboré pendant la planification coordonne le flux d'informations ultérieur sur les offres VTT nouvelles ou nouvellement préparées. Cela permet de coordonner le moment et les contenus avec les différentes parties prenantes de la communication. C'est un élément important pour diriger activement les flux d'utilisateurs et amener le bon groupe cible au bon moment et au bon endroit. Vous trouverez de plus amples informations sur les stratégies de communication dans le thème "Guider les visiteurs à l'aide de mesures de sensibilisation et d'une bonne communication".

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